La traduction effectuée par un traducteur professionnel, qu'il soit indépendant ou non, doit être parfaite avant d’être remise au client. C'est pourquoi, même le plus aguerri des traducteurs doit passer par une étape indispensable : la relecture.
Traduire un document d’une langue à l’autre, par exemple du français vers l’espagnol, demande de multiples compétences. Le texte doit être bien structuré, adapté à la culture et sans fautes. Dans l’idéal, le texte traduit doit donner l’impression qu’il a été écrit dans la langue cible, que c’est un texte original.
Pour arriver à cela, le traducteur va procéder à plusieurs étapes avant de rendre un document parfaitement traduit.
1. Une phase de révision
Après la traduction, étape dans laquelle le traducteur se concentre sur les recherches terminologiques, une lecture approfondie du sujet à traiter, etc., chaque traducteur procède à une révision. Tout d’abord on va se concentrer sur une première correction brute. Ici les fautes linguistiques, stylistiques et les erreurs de sens vont être corrigées.
2. Une phase de relecture
L’objectif va être d’éliminer les fautes persistantes en les corrigeant. Là, nous allons nous appliquer à améliorer les tournures de phrase, rendre la lecture plus fluide et moins répétitive.
Cette phase de relecture va nous permettre de revoir les erreurs qui peuvent se glisser quand on a le texte source, le français dans mon cas, trop présent.
On peut par exemple faire des erreurs de cohérence : des verbes qui en français demandent la préposition « en » et en espagnol « de ». Sans faire attention on peut glisser sur la mauvaise préposition. Ici un exemple de préposition pourrait être « réfléchir à la stratégie de l’entreprise » - « pensar en la estrategia de la empresa ». « Le public rêve de retourner aux musées » « El público sueña con volver a los museos »
Il faut également faire très attention aux mots qui ont plusieurs sens (polysémie) et qui donc peuvent être traduits différemment selon le contexte. Par exemple le mot « dossier » en espagnol peut être traduit par respaldo, dosier, documentos, expediente, etc. En faisant la relecture on se détache du texte et le contexte prend toute sa place.
Cette phase demande une forte concentration pour éliminer les erreurs d’inattention ayant trait à l’orthographe, la typographie, la grammaire, la syntaxe ou les fautes de frappe.
3. Une phase de relecture ciblée sur les chiffres
Une deuxième relecture nous permet de pointer les dates, chiffres, noms propres, etc. Il faut absolument prêter attention aux chiffres, car une erreur de séparation, de virgule ou d’inversion de chiffres est très vite arrivée. Et cela peut avoir de grosses conséquences lorsque l’on traduit un contrat ou un document technique notamment.
4. Un temps de pause
Puis on laisse reposer, comme en pâtisserie.
Si la traduction n’est pas urgente, on laisse passer une nuit, et on reprend une relecture. Ici, nous laisserons le texte source de côté pour dénicher les subtilités, les phrases qui peuvent être ancrées dans le langage et qu’il faut garder.
5. La relecture croisée
La relecture croisée est celle qui est faite par un deuxième traducteur. Souvent un service facturé en plus mais qui peut être prévu à l’avance avec le client. Ce type de relecture apporte un œil neuf sur le travail du traducteur. C’est important car il est toujours plus facile de repérer les erreurs des autres que les siennes. En effet, on a tendance à toujours faire attention aux fautes que l’on commet. Un regard nouveau, qui a d’autres automatismes permet une correction efficace. C’est donc un bon moyen de rendre une traduction irréprochable.
« Vous l’aurez compris, la relecture est indispensable pour tout travail de traduction. Elle demande concentration et nécessite un temps supplémentaire. Alors avant de rendre mon travail, je m’assure toujours de disposer du temps nécessaire pour la phase de relecture avant de transmettre mon document. Les délais étant un point souvent très important pour le client, j’organise mon agenda pour respecter toutes les étapes essentielles à la qualité de la traduction.»